Carnet de guerre: “Les tirs ne cessent jamais”
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Mercredi, l'armée pakistanaise a lancé une large offensive contre les bastions taliban de la vallée de Swat. Près de 40 000 habitants ont été contraints de fuir la zone des combats. Un de nos Observateurs est resté sur place. Lire la suite...
Mercredi, l'armée pakistanaise a lancé une large offensive contre les bastions taliban de la vallée de Swat. Près de 40 000 habitants ont été contraints de fuir Mingora, le chef-lieu de Swat, où se déroulent les combats. Un de nos Observateurs est resté sur place.
Mohammed Aziz vit à Saidu Sharif, une ville de la périphérie de Mingora. Nous publierons son "journal" pendant tout le conflit.
La nuit de mardi a été particulièrement horrible. Les Taliban ont attaqué Saidu Sharif, où se trouvent les principaux bâtiments du gouvernement. Toute la nuit, nous avons entendu le vacarme des tirs et des combats. La police des frontières a défendu sa position contre les Taliban. Parfois la bataille tournait au combat rapproché. L'armée n'était pas sur place, elle était occupée dans le centre de Mingora.
On a eu le bilan de cette longue nuit mercredi matin : les Taliban ont pris le bureau de l'inspecteur général adjoint, du maire du quartier et différents autres immeubles des autorités. Ils ont aussi dévalisé trois banques dans la vallée, parmi lesquelles la banque commerciale musulmane, qui n'est pas très loin de chez moi.
Mercredi dans la journée, à part à Mingora, c'était un peu plus calme. Mais il n'y a ni eau, ni électricité. Les gens, essentiellement les femmes, vont chercher l'eau au puits.
Mercredi soir, l'armée a atteint Saidu Shariff et a annoncé que le couvre-feu serait renforcé. On n'a pas le droit de sortir après 21 heures. Alors on reste chez nous.
Tout le monde est terrifié. Près de 60 étudiants en médecine sont coincés dans leur faculté avec quelques gâteaux pour seule nourriture. J'essaie de dormir, mais les tirs ne cessent jamais. Je ne sais pas quand on va sortir de cette enfer qui était avant le paradis sur terre."