Condoleezza Rice s’explique sur le "waterboarding" devant des étudiants

Lors d'une visite informelle à l'université de Stanford, Condoleezza Rice est attaquée par un étudiant sur le recours à la torture par l'administration Bush. Rice ou le quatrième année Jeremy Cohn, qui sera le plus convaincant ? 

Conseillère de George W. Bush à la Sécurité nationale, puis secrétaire d'État des États-Unis de 2005 à 2009, Condoleezza Rice est revenue en mars dernier enseigner les sciences politiques dans l'université de Stanford où elle était professeur avant d'entrer dans l'administration républicaine.

Mais même enseignante, Condoleezza Rice doit s'expliquer aujourd'hui de ses responsabilités passées. En avril, des notes internes publiées par l'administration Obama ont prouvé que des hauts responsables de l'administration Bush, dont Condoleezza Rice, ont fourni une base légale aux techniques d'interrogatoire controversées de la CIA. L'agence a notamment été autorisée à recourir à des méthodes telles que le "waterboarding" ("simulacre de noyade"). 

Condoleeza Rice a donc eu un accueil plutôt mitigé à l'université de Stanford.

Lundi, alors que l'ancienne secrétaire d'État visite les dortoirs de la faculté, elle se fait accoster par un groupe d'étudiants. Elle tombe notamment sur Jeremy Cohn, un quatrième année, qui ne se démonte pas et la harcèle de questions. La scène est filmée par une étudiante, qui a ensuite posté son film sur YouTube. Face au jeune homme, Condoleezza Rice se défend d'avoir personnellement autorisée le "simulacre de noyade" et affirme avoir simplement "communiqué l'autorisation administrative à l'agence concernée [CIA]".

"Plusieurs autres étudiants ont trouvé, comme moi, qu’elle était évasive et sur la défensive"

Jeremy Cohn est l'étudiant de Stanford que l'on voit sur la vidéo poser des questions à Condoleezza Rice.

Le point fort de son raisonnement a été sa référence à l'état du pays au lendemain du 11-Septembre. Il est tout à fait vrai que la population avait peur et que nous avons traversé une période très difficile. Dans les premières minutes de la vidéo, elle est plutôt efficace, notamment lorsqu'elle dit que nous n'avons pas toujours la possibilité de choisir nos alliés. C'est vrai que le monde n'est pas parfait et que des décisions difficiles doivent être prises.

Mais ce n'est pas une excuse suffisante. Si nous donnons des responsabilités importantes à certaines personnes, c'est pour qu'ils prennent des décisions sans être menés par l'opinion publique.

Au final, elle ne m'a pas convaincu. Ma question concernait les États-Unis et la façon dont notre pays était supposé aller de l'avant avec tous ces secrets qui apparaissent aujourd'hui au grand jour. Or, elle m'a répondu avec le plaidoyer habituel de l'administration Bush pour justifier ses actes. Au final, plusieurs autres étudiants ont trouvé, comme moi, qu'elle était évasive et sur la défensive."

"Tous les moyens légaux et qui permettaient d’améliorer la sécurité du territoire devaient être employés"

Vidéo sous-titrée par FRANCE 24.