Le dilemme d’une mère
La Canadienne Myah Walker a été confrontée au pire dilemme que puisse connaître une mère. Les médecins ont très tôt diagnostiqué une anencéphalie à son fœtus, c'est-à-dire une absence quasi complète de cerveau. Elle a pourtant refusé d'avorter. Et contre toute attente, son bébé est toujours en vie deux mois après la naissance. Lire la suite...
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Le bandage stérilisé que Faith porte sur la tête.
La Canadienne Myah Walker a été confrontée au pire dilemme que puisse connaître une mère. Les médecins ont très tôt diagnostiqué une anencéphalie à son fœtus, c'est-à-dire une absence quasi complète de cerveau. Elle a pourtant refusé d'avorter. Et contre toute attente, son bébé est toujours en vie deux mois après la naissance.
L'anencéphalie est une maladie congénitale. Le fœtus ne dispose que d'une partie du tronc cérébral, mais pas de cuir chevelu, de voûte crânienne, de méninges, de cervelet ni d'hémisphères cérébraux. Les bébés atteints de cette maladie meurent généralement à la naissance ou dans les jours qui suivent. Les médecins ont diagnostiqué l'anencéphalie dès la 19e semaine de grossesse et ont conseillé à Myah d'avorter. Cette dernière, très croyante, a refusé. Mais, contre toute attente, la petite Faith, née le 19 février, est toujours en vie. Sa mère tient un blog sur son bébé : "We walk by Faith, not by Sight" ("Nous marchons grâce à la foi et non grâce à la vue"). Attaquée par beaucoup d'internautes canadiens, elle explique son choix sur les Observateurs.
Cette histoire a d'abord été racontée en France par Revue de Web.
"Je n'ai pas gardé mon bébé pour prouver ma foi ou mes valeurs morales"
Myah Walker vit dans l'Etat du Nouveau-Brunswick, au Canada. Elle est la mère de Faith.
Le diagnostique m'a sonnée. Le docteur n'a pas dit 'votre bébé souffre d'anencéphalie', il a dit 'votre bébé n'a pas de cerveau'. Je n'avais jamais entendu parler de ce genre de choses, et je n'arrivais pas à y croire. Je lui ai dit 'mais si, il doit bien avoir un cerveau'. Il m'a juste répondu 'non'.
Les médecins ne m'ont pas dit clairement qu'ils me conseillaient d'avorter, mais j'ai senti qu'ils n'approuvaient pas ma décision. Ensuite, j'ai vu d'autres médecins qui m'ont demandé pourquoi je souhaitais le garder. J'étais fâchée, alors la première chose qui me soit venue à l'esprit c'est 'parce que l'avortement est un meurtre', mais en fait ce n'était pas la vraie raison. Je n'ai pas gardé mon bébé pour prouver ma foi ou mes valeurs morales. Je voulais juste mon bébé ; je l'aime quoi qu'il arrive.
J'ai commencé à bloguer huit semaines avant l'accouchement. C'était juste pour partager des photos et des vidéos avec mes proches. J'ai reçu beaucoup de messages haineux. Ca m'a vraiment fait mal, et étonnée. Je ne comprenais pas pourquoi des gens m'attaquaient. Maintenant, je suis au-dessus de tout ça, je ne lis même plus ces messages.
Lorsqu'elle est née, le fait qu'elle soit en pleine forme ne m'a pas surprise. Maintenant, j'espère juste que ça va continuer. Je sais que cela semble fou pour beaucoup, mais je crois honnêtement que cela pourrait durer encore des mois, voire des années. Je ne suis pas choquée, car je sais pourquoi elle est ici. Mais j'imagine que pour les gens qui ne croient pas aux miracles, c'est une énigme."
Le jour de la naissance de Faith. Elle pesait 3 kg.
La première sortie de Faith.