30 ans après la révolution islamique : "Je me sens libre d’exprimer mes opinions"
Lors d'un festival de film documentaire à Téhéran. Le 11 février, à l'occasion du trentenaire de la révolution islamique iranienne qui a porté l'imam Khomeiny au pouvoir, nous avons posé les quatre mêmes questions à nos Observateurs iraniens de l'intérieur et de l'extérieur du pays. Nous donnons ici la parole à un Iranien qui défend le bilan de la révolution, et explique qu'il est heureux dans son pays. Lire la suite...
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Lors d'un festival de film documentaire organisé à Téhéran, en octobre 2008. Photo postée par Azad sur l'excellent photoblog "Life goes on in Teheran". Postée avec ce commentaire : "L'Iran n'est pas le pays du Mal dont parle McCain".
Le 11 février, à l'occasion du trentenaire de la révolution islamique iranienne qui a porté l'imam Khomeiny au pouvoir, nous avons posé les quatre mêmes questions à nos Observateurs iraniens de l'intérieur et de l'extérieur du pays (Lire les réponses de nos autres Observateurs iraniens). Nous donnons ici la parole à un Iranien qui défend le bilan de la révolution, et explique qu'il est heureux dans son pays.
Vahid Aqili, 40 ans, vit à Téhéran, où il est chercheur dans le domaine des médias.
Que faisiez-vous il y a 30 ans ?
J'étais à l'école primaire. Je me souviens que le campus de l'université de Chiraz (où j'ai étudié ensuite) a été fermé pendant six mois en raison des troubles qui ont suivi la révolution islamique. Moi, je suivais les événements de chez moi en regardant la télévision nationale."
Vous sentez-vous libre en Iran ?
Oui. Je me sens libre d'exprimer mes opinions. Bien sûr, je ne peux pas parler de tout et je prends toujours en considération les intérêts économiques et sécuritaires de mon pays. En Iran, nous nous sentons libres de critiquer l'action sociale ou culturelle du gouvernement. Nous ne craignons pas de le faire."
Quelle est votre situation sociale et économique ?
Ma situation économique me satisfait globalement. Je gagne environ 600 dollars par mois. Je vis bien avec ma famille. Ceux qui souffrent réellement, ce sont les classes pauvres. Les cadres et les fonctionnaires vivent plutôt bien."
Quel regard portez-vous sur les Etats-Unis ?
Les Etats-Unis doivent changer d'attitude vis-à-vis de l'Iran. En 1950, ils ont soutenu le coup d'Etat ourdi par le shah contre le gouvernement national de Mohamed Mossadegh. Ce dernier est mort en prison cinq ans après. En 1979, les Etats-Unis ont également soutenu les opposants à la révolution islamique. Moi, j'adhère aux idées de la révolution islamique, car elle a favorisé la justice sociale dans le pays, contrairement au régime du shah qui a avantagé la classe bourgeoise. Les Iraniens cherchent à progresser professionnellement et socialement, mais ils ne rêvent pas de partir à l'étranger, comme tout le monde peut le croire. Personnellement, je pourrais éventuellement passer quelques temps à l'étranger pour gagner en expérience et en connaissance, mais j'aime mon pays."
Quels types de changements espéreriez-vous voir après la présidentielle de juin prochain ?
Je souhaite qu'il y ait plus de candidats pour que les gens choisissent librement le président qu'ils veulent. Mais personnellement, je soutiendrai Mahmoud Ahmadinejad car il a fait beaucoup de choses pour les classes moyennes."