ISRAËL

Prison ferme pour les néonazis israéliens

Des néonazis qui opèrent en plein cœur de l'Etat juif. En 2007, cette affaire avait choqué la société israélienne. Le 23 novembre dernier, les huit membres du groupe, qui filmaient leurs expéditions punitives, ont écopé de peines de prison ferme.

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Des néonazis qui opèrent en plein cœur de l'Etat juif. En 2007, cette affaire avait choqué la société israélienne. Le 23 novembre dernier, les huit membres du groupe, qui filmaient leurs expéditions punitives, ont écopé de peines de prison ferme.

Ils voulaient fêter l'anniversaire de Hitler devant le Yad Vashem, le mémorial de la Shoah érigé à Jérusalem. Le 20 avril prochain, ils le célèbreront en prison, à leurs risques et périls. Huit jeunes néonazis résidant en Israël ont été condamnés à des peines de un à sept ans de réclusion pour leur participation à une série d'actes de violence. L'un d'eux est le petit-fils d'un survivant des camps de la mort.

Leurs cibles favorites étaient des immigrés, des Arabes, des prostituées, des toxicomanes et des juifs ultra-orthodoxes. Originaires de l'ex-URSS, les membres de la "Patrouille 36" ont tous plaidé coupable. Difficile de faire autrement, vu les preuves réunies contre eux : des vidéos et des documents retrouvés chez certains d'entre eux. Notre observateur israélien, né en Russie, nous donne son point de vue.

Extraits d'une vidéo retrouvée au domicile d'un des membres de la "Patrouille 36".

"On ne pensait pas que cela pouvait exister chez nous"

Simon Katin a émigré en Israël avec sa famille en 1992, il était alors âgé de 8 ans. Il est informaticien et enseigne bénévolement le judaïsme à des enfants d'immigrés russes.

Ce qu'ils ont fait est épouvantable. C'est terrible pour les immigrés russes, car ces jeunes appartiennent à notre communauté. On ne pensait pas que cela pouvait exister chez nous. La communauté russophone ne se distingue pas des autres, mais comme nous sommes suffisamment nombreux, nous avons réussi à sauvegarder nos traditions culturelles à côté de notre nouvelle identité israélienne. Nous ne sommes pas pour autant fermés, nous vivons et travaillons avec des Israéliens. Nous avons des amis israéliens. Seule la langue nous différencie.

Manifestement, tout le monde n'a pas réussit à s'intégrer. Les jeunes qui ont fait ça croyaient peut-être qu'en venant en Israël, la société leur devrait tout. Mais ça ne se passe pas comme ça ici, même si ce pays aide beaucoup les siens, notamment dans le domaine social. Ces néonazis ne devaient pas se sentir intégrés. Je pense que leur condamnation servira d'exemple pour ceux qui pensaient venir déverser leurs frustrations de cette manière."