THAÏLANDE

Un mort et quarante blessés, à qui la faute ?

L'état d'urgence a été décrété hier dans la ville de Bangkok. Dans la soirée de lundi, la première semaine de protestation contre le gouvernement s'est soldée par des affrontements faisant un mort et quarante blessés. Selon notre Observateur, au cœur du conflit, le gouvernement serait à l'origine de ces violences.

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Posted on manageronline.co.th 2 Sept. 08.

L'état d'urgence a été décrété hier dans la ville de Bangkok. Dans la soirée de lundi, la première semaine de protestation contre le gouvernement s'est soldée par des affrontements faisant un mort et quarante blessés. Selon notre Observateur, au cœur du conflit, le gouvernement serait à l'origine de ces violences.

Installés dans des campements dans les jardins du siège du gouvernement pour le huitième jour consécutif, les partisans royalistes et nationalistes de l'Alliance du peuple pour la démocratie (PAD) réclament le départ du Premier ministre Samak Sundaravej (Parti du pouvoir du peuple, PPP). Jusqu'à lundi, les protestations s'étaient déroulées dans un relatif calme.

Mais hier soir, des groupes de jeunes armés sont venus semer le chaos dans la capitale thaïlandaise. Le gouvernement accuse les manifestants du PAD d'être à l'origine des échauffourées. Les autorités ont répondu en déployant 400 soldats spécialement équipés pour faire face aux émeutiers et reprendre le contrôle de la situation.

Notre Observateur à Bangkok était au cœur des affrontements. Elle nous explique pourquoi, selon elle, le PAD n'est pas responsable de ce premier mort.

Images postées sur le site Thaï Manager Online

Postées le 2 septembre 2008 sur le forum thaïlandais manageronline.co.th. Voir plus d'images sur le site ici et ici.

"Le gouvernement avait besoin d'un prétexte pour imposer l'état d'urgence dans la ville"

Sirima est femme au foyer à Bangkok. Elle manifeste avec l'Alliance du peuple pour la démocratie (PAD) et vit dans les campements installés depuis jeudi dernier par les manifestants dans les jardins de la "Governement House".

Des gangs nous attaquent et nous menacent. Ils ont des armes, des revolvers, des couteaux. On suppose qu'ils ont été payés par le PPP, le parti au pouvoir, pour semer la pagaille et pour nous provoquer. Ce sont surtout des jeunes qui font ça pour l'argent et pour l'alcool. Hier, ils étaient saouls. Mais ces jeunes ne connaissent rien à la politique.

La personne qui a été tuée était un membre du PAD, notre parti d'opposition au gouvernement. Pourquoi a-t-elle été tuée ? Parce que le gouvernement avait besoin d'un prétexte pour imposer l'état d'urgence dans la ville. Il fallait que quelqu'un meure pour qu'il ait le droit de le déclencher. Donc, ils ont fait ça eux-même.

Ensuite, les médias ont parlé de ce décès en nous faisant passer pour des gens violents, alors qu'on insiste sur la non-violence ! C'est même notre docteur qui s'occupe des blessés des deux côtés !

Il y a de plus en plus de monde avec nous maintenant. Des étudiants, des universitaires, des maçons, des fermiers venus des villages alentours nous rejoignent. Le comité électoral, qui accuse le gouvernement de fraude, a déclaré que le PPP de Samak Sundaravej ne pouvait plus résister et devait se retirer. Et on ne partira que lorsque l'on aura atteint notre but. C'est peut-être pas très confortable ici, mais ce n'est pas un problème ! On partage la nourriture, on s'entraide, on est comme des frères.

Je fais ça pour mon roi. Je le porte dans mon cœur. On ne supportera pas le Premier ministre Samak Sundaravej plus longtemps."