MOYEN-ORIENT

"Nour", le feuilleton briseur de couple

Le phénomène de l'été dans les pays arabes, c'est "Nour", une série turque doublée en arabe syrien. Un feuilleton qu'on dit responsable de divorces et même de suicides. Lire la suite...

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Le phénomène de l'été dans les pays arabes, c'est "Nour", une série turque doublée en arabe syrien. Un feuilleton qu'on dit responsable de divorces et même de suicides.

Les anecdotes les plus incroyables courent sur la popularité de cette série. Des femmes quitteraient leur mari parce qu'ils ne sont pas aussi romantiques que les héros du feuilleton. Une femme aurait vendu son troupeau pour pouvoir le regarder tranquillement. Les convives déserteraient les mariages prévus à l'heure de sa diffusion. Une fatwa aurait même été lancée, en Arabie saoudite, contre les chaînes qui diffuseraient "Nour". Pourquoi un tel succès ? Peut-être parce que cette série turque est un savant mélange d'amour "libre" à l'occidental et de valeurs arabes et musulmanes.

Florilège de caricatures sur la série

Une série à l'origine de problèmes familiaux...

Alriyadh.com

 

L'homme porte un portrait de Mohannad

Au-dessus de la porte "Clinique de chirurgie esthétique"

Alriyadh.com

 

La femme rêve de Mohannad, le mari de Nour

Tariqalbahhar

"On ne peut pas trouver de tels personnages dans la vie réelle"

Saud Kassouha, 25 ans, travaille pour une banque à Homs en Syrie.

Cette série parle d'une famille de l'aristocratie, très riche et exemplaire. Les personnages sont parfaits. Nour et Mohannad, les héros, sont presque des dieux. On ne peut pas trouver de tels personnes dans la vie réelle. Le héros n'a aucune limite ! Pour conquérir Nour, il fait des choses que personne ne pourrait faire [Mohannad change constamment de déguisement, paie des musiciens pour venir chanter devant la fenêtre de Nour, etc.].

Ce que je déteste le plus, c'est l'influence que cette série peut avoir sur la société. Il y a des gens qui divorcent à cause de "Nour" ! Des femmes reprochent à leur mari de ne pas être aussi romantique et merveilleux que Mohannad et des maris sont jaloux de l'admiration de leur femme pour Mohannad. Tout cela est exagéré !"

"Si je ratais un épisode, ce serait très grave !"

Fatima al-Zahra al-Alaoui, 24 ans, est aide-comptable à Fès au Maroc.

J'aime vraiment beaucoup cette série turque. Elle nous apprend beaucoup sur une société dont on ne connaît presque rien. Et puis elle relate des histoires romantiques d'une façon qui nous convient à nous. C'est un feuilleton qui montre un mode de vie occidental, mais où l'on retrouve également des valeurs arabes et musulmanes. Par exemple, le grand-père est très important dans la famille. Pas seulement au sein de l'entreprise ; il se mêle aussi de la vie privée de ses enfants qui le respectent d'ailleurs beaucoup.

Ici, au Maroc, tout le monde s'est entiché de ce feuilleton. Ils suivent la vie privée des acteurs. Les journaux ont même rapporté, il y a quelques jours, qu'un type s'était suicidé en expliquant, dans une lettre, que c'était parce que sa famille l'avait empêché de regarder "Nour" pendant deux semaines.

Franchement, si je ratais un épisode, ce serait très grave !"

Extrait