PAKISTAN

La "longue marche" des avocats pakistanais

Des milliers d'avocats et d'activistes ont entamé une "longue marche", entre Karachi et Islamabad (plus de mille kilomètres), pour demander le retour des juges de la cour suprême évincés par le président Musharraf. Une manifestation censée rappeler les "longues marches" de Gandhi. Sauf que cette fois les manifestants font le trajet en voiture.

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Des milliers d'avocats et d'activistes ont entamé une "longue marche", entre Karachi et Islamabad (plus de mille kilomètres), pour demander le retour des juges de la cour suprême évincés par le président Musharraf. Une manifestation censée rappeler les "longues marches" de Gandhi. Sauf que cette fois les manifestants font le trajet en voiture.

Le mouvement a démarré lundi à Karachi, la capitale économique du Pakistan, et devrait atteindre Islamabad demain. Il a été lancé par des avocats qui demandent le retour de l'ancien président de la cour suprême, Muhammad Chaudhry, et des 45 autres juges éjectés lorsque Musharraf a déclaré l'état d'urgence, en novembre dernier. Les avocats ont vite été rejoints par des milliers d'activistes politiques. La procession traverse actuellement le pays en voiture, faisant étape dans les principales villes du Pakistan - ils sont aujourd'hui à Multan, au centre du pays. L'un de nos Observateurs au Pakistan a monté un weblog où il poste les témoignages et les photos que lui envoient les manifestants.

Au départ de la "longue marche" à Karachi

Le 9 juin à Karachi. Photos prises avec un téléphone portable par Awab Alvi.

Le 9 juin à Karachi. Photo : Ayesha

"Nous demandons uniquement le retour des juges"

Awab Alvi est dentiste à Karachi. Il tient le blog Teeth Maestro et fait parti des organisateurs de la "longue marche".

Nous étions 6 ou 7000 à Karachi. Mais je pense que la marche pourra rassembler jusqu'à 50 000 personnes lorsqu'elle atteindra la capitale. Nous demandons uniquement le retour des juges. C'est une manifestation non violente, mais je m'attends à ce que des émeutes éclatent, à Islamabad, car la police a déjà placé des barricades pour empêcher les manifestants d'atteindre le parlement et la cour suprême.

J'ai monté un site spécial pour suivre cette marche en temps réel. Les manifestants m'envoient des informations et des photos à l'aide de leurs téléphones portables. J'ai même créé une adresse e-mail qui marche sur tous les mobiles pakistanais. Il suffit de taper cette adresse à la place du numéro de téléphone et le message me parvient sur ma boîte mail. Je pense que ce site sera particulièrement utile lorsque ça commencera à chauffer."