Sept personnes massacrées en plein Tokyo : une ultraviolence typiquement japonaise ?
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Un Japonais apparemment ordinaire s'est livré hier à un massacre en plein Tokyo. Il a d'abord foncé avec un camion sur des piétons, puis est sorti de son véhicule pour finir le travail au couteau. Bilan, sept morts et un Japon traumatisé. Notre Observateur dans le pays se demande s'il existe une spécificité japonaise pour ce genre de pétage de plomb. Lire la suite...
Un Japonais apparemment ordinaire s'est livré hier à un massacre en plein Tokyo. Il a d'abord foncé avec un camion sur des piétons, puis est sorti de son véhicule pour finir le travail au couteau. Bilan, sept morts et un Japon traumatisé. Notre Observateur dans le pays se demande s'il existe une spécificité japonaise pour ce genre de pétage de plomb.
Tomohiro Kato, 25 ans, a simplement expliqué à la police qu'il était "fatigué de la vie". C'était un accro de jeux vidéos et de bandes dessinées. Les médias japonais rapportent par ailleurs qu'il fréquentait un restaurant où les serveuses portent des tenues de servantes françaises du XIXe siècle. Il avait posté sur Internet des messages dans lesquels il annonçait les crimes qu'il s'apprêtait à commettre. Au total, 17 personnes ont été blessées par le jeune Japonais, dont sept mortellement.
Les servantes françaises à la mode à Tokyo
Un costume de serveuse typique du quartier de Akihabara que fréquentait le meurtrier. Photo : "mujitra" on Flickr.
"Ici, on ne s’intéresse pas aux maladies mentales"
Lee Chapman est un expatrié britannique qui vit au Japon depuis dix ans :
Nous avons connu quelques meurtres horribles récemment, mais ils sont finalement assez rares comparé aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni. Le problème c'est qu'ici on ne s'intéresse pas aux maladies mentales. Si tu es stressé et sur le point de craquer, tu n'as personne à qui parler. C'est un tabou, quelque chose qu'on refoule en espérant que ça disparaisse. Et si finalement tu craques, on te bourre de médicaments. Se plaindre, au Japon, est perçu comme un signe de faiblesse. Ils gardent tout à l'intérieur. C'est la même chose pour le suicide : il y en a eu 30 000 ces dix dernières années, ce qui est énorme pour un pays riche.
Le type qui a commis cette boucherie a l'air assez ordinaire. Il fréquentait un restaurant où les serveuses s'habillaient en servantes françaises. Mais ça n'a vraiment rien d'anormal ici, c'est même assez innocent. Je ne pense pas que les Japonais en tirent des conclusions par rapport à leur société. Il sera juste perçu comme un fou furieux. Et on attendra le prochain incident. Les choses ici changent très lentement. Et les gens préfèrent se cacher les yeux."
Des images de l'arrestation du forcenné montrées par une télévision japonaise.
Le fou furieux arrêté par la police. Photo : Akibanana.com.
La scène du crime vingt minutes après. Photo : Ryan MacLean on Flickr.