CUBA

Notre Observateur à Cuba récompensée par Time Magazine

La blogueuse Yoani Sanchez, qui commente l’actualité cubaine sur Les Observateurs depuis le lancement du site, en décembre dernier, vient d’être sélectionnée parmi les « 100 personnes les plus influentes du monde » par Time Magazine (alors que ni Nicolas Sarkozy, ni Fidel Castro n’y figurent !).

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La blogueuse Yoani Sanchez, qui commente l’actualité cubaine sur Les Observateurs depuis le lancement du site, en décembre dernier, vient d’être sélectionnée parmi les « 100 personnes les plus influentes du monde » par Time Magazine (alors que ni Nicolas Sarkozy, ni Fidel Castro n’y figurent !).

Yoani Sanchez, 32 ans, réagit à sa nomination par Time Magazine (son blog).

J’ai été vraiment surprise. Voir mon nom au milieu de ceux de Vladimir Poutine et du dalaï-lama ! Mais je n’ai pas cherché la gloire, comme une actrice de cinéma. Je suis quelqu’un d’ordinaire, qui parle de sa vie ordinaire. Et c’est probablement ce qui a fait le succès de mon blog. Je ne parle pas de politique directement. Je raconte mon quotidien, qui est le quotidien de beaucoup de Cubains. Il peut paraître étonnant de voir mon nom sur cette liste et pas celui de Fidel Castro. Mais c’est normal, c’est un homme du passé.

Mon blog fait aujourd’hui 4 millions de clics par mois. C’est devenu un lieu d’échange entre les Cubains de l’intérieur et des internautes de l’étranger. Au départ, il y avait beaucoup d’insultes, mais je trouve que le niveau des conversations a beaucoup progressé. Bien sûr, beaucoup d’internautes cubains hésitent encore à poster des commentaires, de peur de se faire repérer, mais ils participent de plus en plus.

Malheureusement, mon blog est depuis peu censuré à Cuba, en tout cas dans les cybercafés et les hôtels où j’y accède habituellement. Du coup, je suis obligée d’envoyer par email mes billets à des amis à l’étranger pour qu’ils les postent pour moi. Ils me renvoient aussi les commentaires postés sur mon blog pour que je puisse y répondre [5300 commentaires ont été postés sur son avant-dernier billet…]. Je n’ai jamais subi aucune répression directe. Mais j’ai été invitée en Espagne pour y recevoir un prix. Eh bien ils ne me donnent pas de permis de sortie du territoire. Cela fait deux semaines qu’ils me font attendre. Et mon avion part demain…

 

Yoani, en février, chez elle à la Havane