ZIMBABWE

"Le gouvernement attend pour prononcer la victoire de Mugabe"

La capitale zimbabwéenne, Harare, grouille de rumeurs infondées sur les élections de samedi : Mugabe aurait fui le pays, les militaires seraient sur le point de prendre le contrôle du gouvernement, etc. Pour notre Observateur sur place, Bev Clark, le gouvernement retarde l'annonce des résultats, manipulés en faveur de Mugabe, pour éviter les émeutes. Lire la suite...

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La capitale zimbabwéenne, Harare, grouille de rumeurs infondées sur les élections de samedi : Mugabe aurait fui le pays, les militaires seraient sur le point de prendre le contrôle du gouvernement, etc. Pour notre Observateur sur place, Bev Clark, le gouvernement retarde l'annonce des résultats, manipulés en faveur de Mugabe, pour éviter les émeutes.

Le site du Centre indépendant des résultats, dont nous avions publié les premières estimations hier, affiche aujourd'hui des chiffres beaucoup plus favorables à Robert Mugabe. L'actuel président serait crédité de 42 % des voix aujourd'hui, contre 37 % hier, alors que son principal opposant, Morgan Tsvangirai, a chuté de 58 % à 51 %.

Les chiffres publiés aujourd'hui par le Centre indépendant des résultats

Les chiffres publiés hier ici.

Bev Clark gère le site de la "communauté d'activistes" Kubatana.net. Elle habite Harare.

Le gouvernement publie les résultats petit à petit pour éviter les troubles. Je pense qu'il va annoncer mercredi que Mugabe a finalement gagné. Car ils savent que s'ils font cette annonce peu de temps avant le week-end, ils risquent des émeutes. La semaine, les gens doivent aller travailler.

Il y a des tas de rumeurs qui circulent. Par exemple, certains disent que Mugabe et Tsvangirai ont quitté le pays. Je suis épatée de voir que les gens croient encore que l'on peut se débarrasser d'un dictateur par des élections.

Beaucoup de gens comptent sur nous pour les informer. Car il n'y a pas de quotidien indépendant et les deux principaux hebdos du pays ne sortent que jeudi, pour le Financial Gazette, et vendredi pour le Zimbabwe Independant.

Les gens sont frustrés, énervés, mais au final ils doivent tout de même reprendre une vie normale."