Susan veut ouvrir le premier bordel du Canada
La prostitution est légale au Canada, mais pas les maisons closes, ce qui force les prostituées à prendre des risques pour travailler. Susan Davies, travailleuse du sexe depuis 22 ans, milite pour l’ouverture d’un bordel à Vancouver.
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Informations recueillies avec l'aide de notre Observateur en Canada Ostap Karmodi.
Les maisons closes étant interdites au Canada, les prostituées doivent arpenter le pavé de nuit, malgré les risques. Car les risques sont sérieux : un homme vient d'être condamné pour le meurtre de six femmes - et il est suspecté du meurtre de 43 autres ! - pour la plupart des prostituées de l'est du centre ville de Vancouver. Les travailleuses du sexe ont donc décidé de prendre leur sort en main. Elles se sont regroupées au sein d'une "coopérative" pour réclamer l'ouverture d'un bordel avant que Vancouver ne reçoive les Jeux Olympiques d'hiver, en 2010. Susan Davies, l'une des organisatrices de cette campagne, nous raconte son combat.
L’est du centre ville de Vancouver, un quartier connu pour le trafic de drogue, la prostitution et le crime
Publiée par "squekyMarmat" le 20 février 2008
"Les filles ne vont pas danser dans des vitrines"
Susan Davies, l'une des meneuses du groupe, prostituée depuis 22 ans.
Nous n'attendons pas un feu vert pour ouvrir des bordels dans toute la ville ; nous demandons juste une opportunité de démontrer l'impact qu'aurait la création de lieux de prostitutions fermés, en terme de sécurité et de santé publique. Les filles ne vont pas danser dans des vitrines. L'idée est de créer un environnement sûr pour toutes les prostituées, même les plus habituées à la rue. Notre coopérative est très diverse. Nous avons des femmes, des hommes, des transsexuels, des personnes de compétences et de classes sociales différentes. Car l'industrie du sexe est elle-même très variée. Nous avons des prostituées asiatiques, caucasiennes, noires, métisses et Inuits. Faire travailler tous ces gens ensemble a pris du temps. Au fil des mois, nous avons créé des procédures de travail, d'adhésion et de prise de décision au sein de notre groupe. Nous voulons nous assurer que personne ne va utiliser notre groupe pour son profit personnel et que les travailleuses du sexe vont enfin prendre en main la situation. Les Jeux Olympiques d'hiver nous donnent une bonne occasion de mener cette campagne et un délai à respecter".