"C’est un cas isolé, une interpellation qui a mal tourné"
J’ai été l’un des premiers à voir cette vidéo dimanche après-midi, des habitants de la rue Pierre de Coubertin ulcérés qui avaient assisté à la scène m’avaient contacté pour me la montrer. Il y a des éléments qui nous échappent avant le début de cette vidéo. Mais ce qui est clair sur les images, c’est que l’un des deux policiers a eu un comportement très violent et disproportionné par rapport aux raisons de l’interpellation.Le quartier La Rabière est l'un des quartiers résidentiels et populaires les plus peuplés de Joué-lès-Tours, où résident beaucoup de populations d’origine étrangère. La zone est généralement très tranquille et il n’y a pas de souci d’insécurité majeur. Le problème de ce quartier, c’est qu’il y a une grande concentration de chômage, notamment des jeunes.Depuis plusieurs années, la municipalité de Joué-lès-Tours tente de gommer les appellations négatives qui collent au quartier de la Rabière, tels que ZUP [zones à urbaniser en priorité]. Les efforts de la ville pour rénover le bâti et ceux de la police pour faire de la pédagogie auprès des jeunes ne doivent pas être ruinés par un seul comportement isolé.Il ne faut pas accorder plus d’importance à cet acte, la preuve : dans le quartier, tout le monde parle de la vidéo, mais aucune voiture n’a brûlé, aucune émeute n’a lieu. C’est un cas isolé, une interpellation qui a mal tourné.
"Pour moi, c’est un acte de racisme"
"Il était un peu plus de 7 heures du matin, nous dormions ma femme et moi, lorsque nous avons entendu des personnes parler très fort dans la rue. Nous nous sommes approchés du balcon et nous avons vu une voiture de police et plusieurs personnes allongées par terre. Ils avaient l’air de se battre et les insultes volaient dans tous les sens. Un homme à terre suppliait les policiers d’arrêter alors qu’ils voulaient lui mettre des menottes.Avant le début de la vidéo, on a vu la femme donner des coups de pieds au policier dans le visage [le policier aurait affirmé avoir été mordu à plusieurs reprises par la jeune femme, qui aurait dérobé sa radio portable pour l'empêcher d'appeler rapidement des secours]. Il était sonné, mais il a réussi à se relever et à donner des coups de matraques en criant "dégage" et "ferme ta gueule". C'est ce même policier qui l'a frappée après.Excédé, il s’est dirigé vers le coffre et a sorti une bombe lacrymogène pour asperger le visage des deux femmes habillées en rose.Ce qui me choque, c’est qu’on entend le policier dire "c’est toujours les mêmes, casse les couilles". Ils ont mis les menottes à la femme en rose et l’ont laissée plusieurs minutes allongée par terre. Lorsqu’une autre voiture est arrivée pour l’embarquer, il lui a lancé "ferme ta gueule connasse".Notre rue est à quelques centaines de mètres d’un quartier HLM sensible, mais globalement, le quartier est très calme. Je n’avais jamais vu la police se comporter ainsi. Pour moi c’est un acte de racisme : je ne sais pas si le policier se serait comporté ainsi si ça avait été un Blanc."