

“Quand ils ont vu les résultats, ils ont préféré la disqualifier”
Beaucoup ont été choqués après avoir appris la disqualification de Nina Siahkali Moradi car il n'y avait rien d'irrégulier dans sa campagne. S'ils avaient voulu être stricts, ils auraient du disqualifier d'autres candidats qui ont par exemple sillonnés la ville à cheval, organisé des dîners ou fait des promesses exagérées. D'autres pensent qu'ils l'ont autorisé à être candidate pour encourager les jeunes à voter pour quelqu'un à qui ils pouvaient s'identifier, pour un candidat différent, une jeune femme sans affiliation à un parti politique. Mais ils ne pensaient pas qu'elle serait élue. Quand ils ont vu les résultats, ils ont préféré la disqualifier.Depuis sa disqualification, il n'y a aucun candidat élu à Qazvin qui n'appartienne pas à un parti politique. Je n'ai voté que pour l'élection présidentielle, et d'ailleurs je n'ai jamais voté pour aucune autre élection. Quand j'entends des choses comme ça, je me dis que j'ai raison de penser que les élections ne sont là que pour duper les gens. Au final, qu'on vote ou pas, rien ne change.
"C'est déjà assez difficile pour une femme d'être élue, alors en plus si on lui reproche d'être belle..."
J'ai voté pour Nina parce que je hais la manipulation des hommes politiques actuels et le fait que ce soit toujours les mêmes qui concentrent tous les pouvoirs. Elle est jeune, comme moi, elle aurait pu être la voix de notre génération. Beaucoup de gens ont voté pour elle car elle n'était pas affiliée à un parti politique et qu'elle avait un avis sur des sujets différents comme l'art et le sport.
Pour moi, et je sais que beaucoup sont d'accord avec moi, elle a été disqualifiée seulement parce que les hommes du conseil la trouvent belle. Quel crime d'être belle dans notre République islamique ! C'est ridicule, les affiches de campagne, les autocollants, tout ça n'a rien de contraire aux codes islamiques.
Ce comportement montre juste que les membres du conseil se fichent du vote des citoyens ; ça ne peut entraîner que la haine. Les femmes politiques devraient pourtant avoir plus d'importance dans la vie politique de notre ville, et surtout des femmes comme Nina qui n'ont rien à voir avec les tractations politiques ou le lobbying. C'est déjà assez difficile pour une femme d'être élue, alors en plus si on lui reproche d'être belle... [sur quatorze membres, 3 femmes ont été élues au conseil municipal de la ville, NDLR].