Phil Buckley est un militant de l’ADI,
Animal Defenders International, l’association de défense des droits des animaux qui a diffusé les images de Tai et de ses compagnons.
Je voudrais attirer l’attention sur le communiqué de la société Have Trunk Will Travel publié après que nous avons diffusé la vidéo. Tout d’abord, ils ne nient pas que l’éléphante que l’on voit dans la vidéo est bien Tai. Deuxièmement, ils n’essaient pas de défendre ou de justifier le traitement que l’on voit dans la vidéo, en disant par exemple que ce n’est pas douloureux pour les éléphants, ou que ce traitement fait juste partie des méthodes de dressage normales.
Au lieu de cela, leur principale défense consiste à nous attaquer en nous traitant de défenseurs des animaux extrémistes qui souhaitent interdire complètement les animaux sauvages dans le monde du spectacle (ce qui est vrai, car nous croyons que des animaux comme les éléphants et les lions ne sont pas faits pour être domestiqués et faire des "spectacles" pour le seul plaisir de l’homme). Ils nous ont aussi attaqués sur la date d’enregistrement de la vidéo en disant que si elle a été tournée en 2005, pourquoi avons-nous attendu six ans pour la diffuser ?
“Les animaux sauvages ne peuvent pas être dressés pour exécuter des tours qui ne leur sont pas naturels en utilisant seulement des encouragements"
Je peux répondre à cette critique : la vidéo n’a pas été publiée immédiatement car elle est un élément d’une enquête approfondie et détaillée que nous menons depuis des années pour démontrer une chose : les animaux sauvages ne peuvent pas être dressés pour exécuter des tours qui ne leur sont pas naturels en utilisant seulement des encouragements.
Quand le film "De l’eau pour les éléphants" est sorti, la production et les acteurs ont répété à plusieurs reprises - il n’y a pas de doute que c’était en toute bonne foi – que les animaux ont été traités avec amour et douceur et qu’ils recevaient des friandises sur le tournage. En entendant cela, il était impossible pour nous de rester là sans rien dire, alors que nous avions les preuves que l’attitude docile de Tai était due au dressage dont elle a fait l’objet durant des années. Pour exécuter tous les tours que l’on peut voir dans le film, Tai a reçu des chocs électriques. [A 0’30, la vidéo montre Tai en train de pousser des cris lorsqu'elle reçoit une décharge pour faire le poirier].
De nombreux dresseurs ici au Royaume-Uni ont fait des déclarations pour condamner les méthodes utilisées dans cette vidéo [FRANCE 24 a interrogé un responsable du cirque Gruss, en France, qui dresse des animaux, notamment des éléphants. Ce dernier a indiqué que ses dresseurs utilisaient les ordres verbaux pour entraîner leurs éléphants. Il a toutefois refusé d’être cité concernant leurs méthodes pour faire obéir une bête récalcitrante].
Nous ne disons pas que tout ce que l’on voit sur ces vidéos est illégal. Car malheureusement, ces méthodes sont utilisées partout dans le monde. Nous n’affirmons pas non plus que Tai a été maltraitée pendant le tournage du film. Mais nous pensons que l’association qui a supervisé le film, American Humane, devrait aussi s’intéresser aux méthodes utilisées par les dresseurs hors des plateaux."